par Scratch » Sam Août 18, 2018 11:27 am
Sissou, quel àge as-tu toi ?
Quelles ont été les réactions autour de toi ? Qu'en est-il du père de ce bébé : connu ou non, en couple avec ta sœur, quel âge, quelle réaction... ?
Je ne pense pas que mettre l'accent sur le coût financier de cet enfant fonctionnera avec une adolescente de 14 ans. D'ailleurs, même si un enfant a un coût matériel, ça n'a jamais empêché des personnes aux faibles moyens d'en désirer, d'en faire, d'en avoir, d'en élever. Il ne faut pas réduire ce bébé à cet aspect là car comme dit précédemment, je ne suis pas sûre que ce sera l'argument qui fera "mouche" auprès d'une ado... Et les ados vivent un peu sur leur planète, de rêves, d'illusions, d'interdits à braver, de différenciation à exprimer, de limites à franchir... Ça peut-être un moyen pour ta sœur de se démarquer des autres, des membres de sa famille. A-t-elle évoqué cela comme un "accident" ou l'a-t-elle au contraire revendiqué ?
Attention aussi car un avortement ou accouchement sous x ou toute forme d'abandon, surtout par "contrainte extérieure" et non par véritable choix mûri et assumé peut avoir des conséquences gravissimes au long cours pour ta sœur : ce n'est pas toujours le cas mais ça peut être traumatisant à vie, voire indélébile, et le préjudice peut être immense... Et souffrir une vie entière de quelque chose dont on aura du mal à se défaire me semble plus grave que trouver des arrangements matériels à vrai dire.
Je pense que ce qu'il faut aborder avec ta sœur pour l'amener à réfléchir c'est quelque chose de bien plus terre à terre que le côté matériel : comment se projette-t-elle dans le futur avec un bébé à charge ? Comment gérera-t-elle les études, les sorties, les amis ? Elle ne se rend peut-être pas compte de l'engagement et de ce que ça implique, de ce qu'elle devra mettre de côté.
Tu peux l'accompagner en l'informant de choses factuelles, réelles, en lui montrant des témoignages, des livres, des revues, des forums où des jeunes filles-mères échangent entre elles, des films qui parlent de ça. Parle-lui des changements physiques de la grossesse, de ses conséquences, de l'accouchement. Mais avec bienveillance, pour la renseigner, pas pour lui faire peur mais avec l'idée que ça l'amènera peut-être a considérer la situation dans sa globalité. Propose-lui une écoute bienveillante, un accompagnement, si tu t'en sens capable, de répondre à ses interrogations. Si elle se braque, elle n'en sera que plus têtue dans sa décision et ce ne sera pas forcément pour de "bonnes" raisons.
Il me semblerait judicieux qu'elle voie des professionnels : planning familial, centre d'écoute pour les jeunes ou autres, médecin de famille, gynécologue, voire psychologue si elle le souhaite. Proposer de l'accompagner à ces rendez-vous et lui suggérer simplement que de tels endroits existent est déjà une bonne chose selon moi.
N'oublie pas également que la famille peut aussi être suivie par des professionnels et les rencontrer car il se joue également des choses pour chacun des membres de la famille et pour la cellule familiale. Ça fait toujours du bien d'avoir un endroit où déposer ce qu'on ressent avec une écoute neutre en face pour ne pas se laisser déborder.
Je pense qu'accompagner en essayant de ne pas trop s'immiscer serait le mieux : c'est difficile mais ça évitera de la braquer et ça la responsabilisera.
Bon courage et donne-nous des nouvelles !